- décérébrer
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décérébrer [ deserebre ] v. tr. <conjug. : 6>• 1896; de dé- et lat. cerebrum « cerveau »1 ♦ Physiol. Enlever ou détruire l'encéphale de (un animal); sectionner le névraxe au niveau du mésencéphale. Décérébrer une grenouille.2 ♦ Fig. Priver d'intelligence, de raison. ⇒ décerveler. — P. p. adj. « des élites décérébrées » (Césaire).
● décérébrer verbe transitif (du latin cerebrum, cerveau) Détruire le cerveau d'un être vivant.décérébrerv. tr. PHYSIOL ôter, détruire le cerveau de (un animal).|| Pp. adj. étude des réflexes sur la grenouille décérébrée.— Fig. Qui semble privé de cerveau. Une brute décérébrée.⇒DÉCÉRÉBRER, verbe trans.PHYSIOL. Procéder à l'ablation du cerveau; en partic., pratiquer la section du système nerveux central d'un animal au niveau du mésencéphale. Il est préférable de faire un prélèvement sur le vivant (cas d'une grenouille par exemple : la décérébrer) (HUSSON, GRAF, Manuel biol. gén., 1965, p. 8).— P. métaph. Il faut surveiller l'Université. Elle contribue à détruire les principes français, à nous décérébrer; sous prétexte de nous faire citoyen de l'humanité, elle nous déracine de notre sol, de notre idéal aussi (BARRÈS, Cahiers, t. 2, 1898, p. 54).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1. 1896 physiol. (BARRÈS, Cahiers, t. 1, p. 70); 2. 1897 fig. (BARRÈS, Les Déracinés, 1897, p. 272 : la France est décérébrée); 1901 part. passé subst. (ESPARBÈS, Légion étrang., p. 39). Dér. du lat. arch. cerebrum « cerveau »; préf. dé-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :1.DÉR. Décérébration, subst. fém. Action de décérébrer et, p. méton., résultat de cette action. Décérébration expérimentale; effet, rigidité, syndrome de (la) décérébration. P. métaph. Nous voulons dénoncer cette décérébration française, ce manque de cerveau-chef par quoi sont annulées les meilleures énergies de notre malheureuse nation enrossée de parlementaires (BARRÈS, Scènes et doctr., t. 2, 1902, p. 96). — [
]. — 1res attest. a) 1902 fig. (BARRÈS, Scènes et doctr., t. 1, 1902, p. 31); b) 1925 physiol. (C. Baudouin ds Nouv. Traité Méd., fasc. 8, p. 436); de décérébrer, suff. -(a)tion. Au sens b dès 1900 en angl. (NED Suppl.2).décérébrer [deseʀebʀe] v. tr. [CONJUG. céder.]❖1 Physiol. Enlever l'encéphale de (un animal); sectionner le névraxe au niveau du mésencéphale. || Décérébrer une grenouille.2 Fig. Priver d'intelligence, de raison (comme par une opération de décérébration).1 La campagne aura été décérébrée, démoralisée, dévitalisée, vidée d'hommes par le virus politique et les lois mauvaises.André Soubiran, les Hommes en blanc, III, p. 384.——————décérébré, ée p. p. adj.1 (1905, in Rev. gén. des sc., no 4, p. 144). Physiol. Privé d'encéphale. || Grenouille décérébrée.♦ Par analogie :2 Les yeux de Sezenac étaient encore plus vides que de coutume; il ressemblait à un Rimbaud décérébré.S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 62.♦ Par métonymie. Propre à la décérébration. || Rigidité décérébrée.2 Fig. Comme privé de ses facultés intellectuelles.3 Entre colonisateur et colonisé, il n'y a de place que pour la corvée, l'intimidation, la pression, la police (…) la suffisance, la muflerie, des élites décérébrées, des masses avilies.Aimé Césaire, Disc. sur le colonialisme, p. 21.❖DÉR. Décérébration.
Encyclopédie Universelle. 2012.
